Pourquoi aime-t-on le goût sucré ?

Pourquoi aime-t-on le goût sucré ?

Pourquoi aime-t-on le goût sucré ?

Partager l'article :

Mise à jour : 24 octobre 2017

Il y a des aliments que l’on aime, certains qui font l’unanimité et d’autres qui divisent. Mais d’où nous vient le goût des aliments ? Pourquoi est-on un bec sucré ou un bec salé ? Pour le savoir, il faut remonter le temps…  jusqu’à notre vie intra-utérine !

Il y a « goût et goût »

Avant de déterminer les raisons pour lesquelles notre cœur – ou plutôt notre palais – penche pour un aliment plutôt qu’un autre, il faut s’interroger sur une notion essentielle : le goût. En effet, la notion de goût désigne deux phénomènes indissociables : « le goût de » l’aliment (par exemple l’amertume), et « le goût pour » l’aliment (notre acceptation), comme l’explique France Bellisle chercheuse à l’INRA.

Si le goût des aliments reste inchangé au cours du temps, le goût pour l’aliment peut, quant à lui, évoluer au fur et à mesure de nos découvertes culinaires et de la diversification alimentaire.

Le goût : forgé avant la naissance

Des études ont démontré que les aliments consommés par une femme enceinte au cours du troisième trimestre de la grossesse influençaient les préférences gustatives du fœtus. Cette perception qui se développe dans le ventre de la mère se poursuit après la naissance. Une étude du Centre européen des sciences du goût a montré que, si une future maman consomme des aliments anisés durant ses deux dernières semaines de grossesse, le nouveau-né sera attiré par l’odeur d’anis.

Les premiers pas de votre goût

On constate par ailleurs que les nourrissons, même avant leur naissance, ont une préférence naturelle pour le sucré. Elle se manifeste chez le fœtus par un plus grand nombre de déglutitions du liquide amniotique lorsque l’on donne à la mère une solution sucrée, ou chez le nouveau-né par des mimiques du visage que l’on interprète comme des sourires ! L’attirance pour le sucré serait le résultat de l’évolution naturelle : dans la nature, le sucré indique la présence de glucides, qui sont source d’énergie.

Les autres saveurs sont acceptées plus tardivement, dans le cadre de la diversification alimentaire. En effet, plus nous sommes exposés à un aliment dans nos jeunes années, plus nous sommes susceptibles de l’apprécier. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de varier les aliments et ce dès que possible.

Inné… mais aussi acquis

Ainsi, si une partie de nos préférences alimentaires se construit dès notre plus jeune âge, heureusement, notre goût ne reste pas figé toute votre vie ! Elles continuent à se développer tout au long de la vie.  Nous l’avons tous constaté un jour, nous finissons souvent par aimer un produit que nous ne connaissons pas. Le café par exemple. On commence à le consommer dans un moment convivial, entre amis ou entre collègues. On ne l’apprécie pas vraiment au début, mais peu à peu, il s’inscrit dans nos préférences de consommation.

Notre goût est né dès les premiers instants de notre vie et nous avons grandi ensemble. Il est aussi le fruit de toutes les rencontres qui ont eu lieu dans notre assiette, au fil des années.


Sur le même thème, écoutez également notre podcast avec Sandrine Monnery-Patris – Docteure en psychologie cognitive et en psychologie du développement de l’enfant :

Sources

Tags

Sur le même thème