Sauter le petit-déjeuner fait-il grossir ? Pas si clair

Sauter le petit-déjeuner fait-il grossir ? Pas si clair

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Septembre 2021

Des études suggèrent que ceux qui sautent le petit-déjeuner ont tendance à être en surpoids tandis que d’autres études montrent, dans le cadre d’interventions, que supprimer le petit-déjeuner permet de perdre du poids. Pour clarifier la question, des chercheurs ont réalisé une revue et deux méta-analyses des études d’observations longitudinales publiées sur le sujet.

Si sauter le petit-déjeuner est associé à un gain de poids dans la majorité des études d’observation…

Sur les neuf études longitudinales retenues, huit rapportent une association entre le fait de sauter le petit-déjeuner et le risque de surpoids, d’obésité, de prise de poids, d’indice de masse corporelle (IMC) ou de tour de taille plus élevés.

… les méta-analyses ne le confirment pas toujours

Les auteurs ont ensuite entrepris de réaliser deux méta-analyses à partir des études identifiées. Seules trois des neuf études disponibles présentant des données comparables ont pu être utilisées (dont une étude utilisée dans les deux méta-analyses). 

La première méta-analyse, incluant deux études qui renseignaient les fréquences de consommation des petits-déjeuners (n = 105 251 sujets), révèle que sauter le petit-déjeuner plus de 3 fois par semaine augmente le risque de surpoids et d’obésité d’environ 11 % comparé au fait de le sauter moins de 2 fois par semaine.

Quant à la seconde méta-analyse (n = 108 421 sujets), qui inclut deux études avec des données de suivi d’IMC, elle conclut à une absence de variation de l’IMC durant les 7 années de suivi, que l’on prenne ou non un petit-déjeuner.

Difficile de conclure

Selon les auteurs, on ne peut pas conclure de ces méta-analyses que sauter le petit-déjeuner conduit à une prise de poids, les données n’étant pas assez robustes et trop hétérogènes.

Ils avancent plusieurs arguments pour justifier les résultats opposés des études d’observation à ceux des études d’intervention : l’impact probable de certaines caractéristiques du petit-déjeuner (horaire, composition, durée, contexte…), le mode de vie particulier de ceux qui sautent le petit déjeuner ou leurs caractéristiques économiques ou socio-démographiques spécifiques.

Voir tous les articles du numéro spécial Chrononutrition

A retenir
  • Les résultats « en vie réelle » (études d’observation longitudinales) indiquent que sauter le petit-déjeuner pourrait être associé à un risque plus élevé de prise de poids et d’apparition du surpoids et d’obésité ;

  • Ces résultats ne sont toutefois pas confirmés par les méta-analyses en raison d’un trop petit nombre d’études et d’une grande hétérogénéité dans leur méthodologie, ainsi que dans les habitudes du petit déjeuner d’un pays à l’autre.

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