L’impulsivité influence la prise alimentaire des femmes atteintes d’un syndrome anxieux généralisé

Impulsivité et syndrome anxieux généralisé

L’impulsivité influence la prise alimentaire des femmes atteintes d’un syndrome anxieux généralisé

Impulsivité et syndrome anxieux généralisé

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Les troubles anxieux sont souvent associés à des désordres du comportement alimentaire. Des chercheurs ont étudié le comportement de 51 femmes (âge moyen 33 ans, IMC moyen 27,46 kg/m²) souffrant de troubles anxieux généralisés. Le principal but de cette étude étant d’investiguer la possible association entre l’impulsivité et le contrôle inhibiteur chez ces personnes anxieuses.

Tempérament impulsif et contrôle inhibiteur sous la loupe des chercheurs 

L’impulsivité (définie comme une prédisposition à réagir rapidement et sans planification à des stimuli internes ou externes) a été mesurée à l’aide d’un questionnaire (Barratt Impulsiveness Scale) et le contrôle inhibiteur (la capacité à réprimer les réponses automatiques vers des comportements gratifiants comme par exemple vers des aliments appétents gras et/ou sucrés) par un test psychométrique (test du Go/No Go). Un questionnaire alimentaire, un test de perte de contrôle alimentaire face à des biscuits et un examen anthropométrique complétaient ces mesures.

 

Des apports plus élevés chez les impulsifs

L’impulsivité des sujets était positivement corrélée à leurs apports en énergie, en sucres, en graisses totales et en graisses saturées, ainsi qu’au nombre de biscuits consommés lors du test, suggérant son implication dans les prises alimentaires. L’impulsivité était aussi associée à un moins bon contrôle inhibiteur. Ce dernier, en revanche, n’était pas associé aux apports alimentaires des participantes. D’autre part il n’existait pas de corrélation avec l’IMC ni avec l’impulsivité, ni par la capacité à contrôler.

 

Impulsivité, excès, troubles anxieux … et si les neurotransmetteurs étaient en cause ?

Les chercheurs proposent comme interprétation des résultats que l’impulsivité est caractérisée par une difficulté d’autorégulation et une plus grande sensibilité à la récompense. Ils supposent alors que la sérotonine et la dopamine, deux neurotransmetteurs qui jouent un rôle dans ces tendances, pourraient être impliqués. Une hypothèse renforcée par les données de la littérature qui décrivent aussi une dérégulation de ces deux neurotransmetteurs dans les troubles anxieux.

L’absence de corrélation entre l’IMC des sujets et les variables étudiées serait liées pour les auteurs au faible nombre de participantes (par ailleurs toutes en surpoids) et à la méthodologie employée, qui ne distingue pas les différentes composantes de l’impulsivité.


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Brèves nutrition n°79

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A retenir
  • Les femmes avec des troubles anxieux ont d’autant plus d’apports en calories, en sucres et en graisses qu’elles sont impulsives ;

  • Cette impulsivité pourrait les conduire à une ingestion excessive de nourriture qui sur le long terme favoriserait une prise de poids (bien que cette hypothèse reste à démontrer).

Sources
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