L’éducation au plaisir de manger, plus efficace que l’éducation nutritionnelle

L’éducation au plaisir de manger, plus efficace que l’éducation nutritionnelle

Consommation et recommandations

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Le plaisir de manger est un déterminant fort de la consommation, en termes de choix comme en termes de quantités consommées. L’objectif de cette revue a été d’explorer si les différentes dimensions du plaisir de manger peuvent jouer un rôle dans la promotion d’un comportement alimentaire sain chez l’enfant.

Les auteurs ont identifié 3 dimensions du plaisir de manger apprises pendant l’enfance :

La dimension sensorielle, c’est-à-dire le plaisir des sensations sensorielles pendant la consommation.

Les nourrissons ont une attirance innée pour le goût sucré mais le plaisir sensoriel de manger est appris lors des premières années de la vie. L’exposition à certaines saveurs in utero, la consommation de lait maternel ou la répétition de la présentation d’un aliment ont par exemple un effet sur l’appréciation.

La dimension interpersonnelle, c’est-à-dire le plaisir dû au contexte social de la consommation.

Les interactions sociales pendant les repas sont indispensables au développement du comportement alimentaire de l’enfant. Les enfants vont par exemple plus facilement goûter un aliment qui est également consommé par un adulte. Ils peuvent également exprimer leurs sensations lorsque le repas est partagé.

La dimension psychosociale, c’est-à-dire le plaisir des représentations cognitives de l’alimentation.

Les aliments sont entourés de « croyances », dues par exemple à la marque, l’emballage, le marketing ou un label. Cette dimension du plaisir est basée sur l’hypothèse que notre réaction hédonique à un aliment résulte en partie des représentations que l’on a, qui créent une attente sur le plaisir. Chez les enfants, la publicité et le marketing jouent sur ces croyances.

Jusqu’à présent, les interventions pour favoriser des choix alimentaires plus sains chez les enfants se sont essentiellement basées sur des informations nutritionnelles, indiquant quels types de produits sont « bons » ou « mauvais » pour la santé.  Ces stratégies basées sur une approche cognitive ont montré un effet limité voire contre-productif sur le choix d’aliments sains.

L’attirance innée pour les aliments à forte valeur énergétique peut être contrebalancée en apprenant à tirer du plaisir d’un régime varié et équilibré via les 3 dimensions citées : améliorer la familiarité en variant les aliments dans les premières années, partager les repas de l’enfant en famille, ou utiliser une stratégie de communication favorisant les aliments sains pour augmenter leur attractivité.

Dans un contexte d’obésité infantile grandissante, cette revue propose de nouvelles directions pour développer des interventions mettant l’accent sur le plaisir de manger et tester leur efficacité sur l’adoption d’une alimentation équilibrée à long terme.

Les brèves du sucre - Rubrique Nutrition - Numéro 70

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