Diabète et prédiabète : quelles associations avec les profils alimentaires ?

Diabète et prédiabète : quelles associations avec les profils alimentaires ?

Diabète

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Si les liens entre l’alimentation et le diabète de type 2 ont fait l’objet de nombreuses recherches, les études épidémiologiques se restreignent souvent aux patients dont le diabète a été préalablement identifié. Par conséquent, les individus présentant un prédiabète ou un diabète non diagnostiqué sont considérés comme des sujets non diabétiques. Ainsi, des chercheurs ont récemment publié une des rares études évaluant distinctement les liens entre l’alimentation et le prédiabète, le diabète non diagnostiqué et le diabète connu, en comparant leur prévalence selon le profil alimentaire des participants.

Une proportion élevée de patients pré-diabétiques

A partir de l’étude allemande KORA FF4, les chercheurs ont analysé les données de 1 305 individus issus de la population générale. Parmi eux, 1 206 patients sans diabète connu ont réalisé un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale. Ce test de référence, rarement réalisé à grande échelle, permet de diagnostiquer un prédiabète ou un diabète de type 2 en mesurant la réponse glycémique à une charge de glucose. Après confirmation du diagnostic par un médecin, 698 participants présentaient une tolérance au glucose normale, 459 avaient un prédiabète, et 49 avaient un diabète non diagnostiqué jusque-là.

Deux profils alimentaires identifiés

Une analyse des consommations alimentaires des participants a permis aux chercheurs d’identifier deux types de profils alimentaires. Cette approche par profil permet de prendre en considération les effets conjoints de plusieurs groupes alimentaires, dont l’association avec la survenue du diabète a déjà été étudiée de manière isolée. Ainsi, ressortaient un profil « prudent » (54 % des individus), caractérisé par une consommation élevée de fruits, légumes, céréales complètes et produits laitiers ; et un profil « occidental » (46 % des individus) caractérisé par des consommations élevées de viande transformée, boissons alcoolisées, céréales raffinées et boissons sucrées. À noter, la consommation de produits sucrés se révélait quant à elle très proche entre les deux groupes (21 g et 19 g respectivement pour les profils « prudent » et « occidental »).

Figure 1 : Apports alimentaires (en grammes/jour) selon le profil alimentaire (prudent ou occidental)
Source : European Journal of Nutrition

Des associations fortes avec le diabète non diagnostiqué, le diabète connu et le prédiabète

Les individus consommant une alimentation de type « occidental » avaient 2 fois plus de risque d’avoir un prédiabète et 10 fois plus de risque d’avoir un diabète non diagnostiqué que les individus du profil « prudent ». Quant au risque de diabète connu, il s’avérait 3,5 fois plus élevé pour le profil « occidental ». Selon les auteurs, l’association moins forte observée avec le diabète connu qu’avec le diabète non connu pourrait s’expliquer par les modifications de régime adoptées suite au diagnostic de diabète.

Si cette étude transversale ne permet pas de conclure quant au lien de causalité ou à la direction de l’association, les chercheurs estiment qu’il est peu probable que ce soit le prédiabète ou le diabète non diagnostiqué qui explique le profil alimentaire puisque les individus ne savaient pas que leur tolérance au glucose était anormale.

Ainsi cette étude apporte un éclairage sur le rôle de l’alimentation en prévention du diabète de type 2 mais aussi en prévention du prédiabète.

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A retenir
  • Par rapport à une alimentation « prudente », une alimentation de type occidental est associée à un risque plus élevé de diabète non diagnostiqué (x 10), de diabète connu (x 3,5) et de prédiabète (x 2).

  • Les recommandations nutritionnelles devraient cibler non seulement les patients diabétiques mais aussi les personnes à risque de diabète.

Sources
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