Des repas de jour pour les travailleurs de nuit : la clé pour prévenir le diabète de type 2 ?

Des repas de jour pour les travailleurs de nuit : la clé pour prévenir le diabète de type 2 ?

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Février 2022

Les travailleurs de nuit sont nombreux à manger pendant la période nocturne. Si cela peut sembler logique, puisqu’ils sont alors éveillés, cela n’en serait pas moins délétère pour leur santé. C’est en tous cas ce que suggèrent les résultats d’une étude randomisée contrôlée parue dans Science Advances, dans laquelle 19 jeunes adultes américains en bonne santé (12 hommes, 7 femmes, âge moyen 27 ans) ont accepté de se soumettre, pendant deux semaines, à un protocole expérimental simulant le travail de nuit. Mais tandis qu’un groupe de sujets recevait une partie de ses repas pendant la période nocturne, un autre groupe mangeait exclusivement durant la journée.

Comme attendu par les chercheurs, seuls les participants mangeant pendant la nuit ont développé une dérégulation de la glycémie (intolérance au glucose), facteur impliqué dans la survenue du diabète de type 2, maladie qui touche tout particulièrement les travailleurs de nuit. Les mécanismes sous-jacents, en partie élucidés par les chercheurs, sont complexes (Figure) : le fait de manger la nuit entraînerait une désynchronisation entre l’horloge interne centrale (située dans le cerveau) et les horloges des organes périphériques ; tandis que consommer ses repas pendant la période diurne agirait comme un signal externe favorable permettant de maintenir leur synchronicité (voir notre Numéro Spécial Chrononutrition).

Cette étude d’intervention est ainsi la première à démontrer les effets bénéfiques du respect du cycle jeûne nocturne/alimentation diurne. Des études en vie réelle restent toutefois nécessaires pour appuyer le bienfondé de cette stratégie dite « circadienne », et préciser ses modalités pratiques (horaires des repas), pour préserver la santé métabolique des travailleurs de nuit.

Cadre théorique proposé pour expliquer les effets des horaires des repas sur le rythme circadien et la tolérance au glucose.

Les résultats obtenus suggèrent que la consommation alimentaire pendant la période nocturne pourrait 1/ entraîner une désynchronisation de l’horloge centrale et des horloges périphériques 2/ créer une intolérance au glucose.  

Liens d’intérêt déclarés par les auteurs avec des entreprises pharmaceutiques.

Sources
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