Au-delà des sucres : ces composés alimentaires qui agissent sur les caries

Au-delà des sucres : ces composés alimentaires qui agissent sur les caries

Santé Bucco-dentaire

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Au-delà des sucres : ces composés alimentaires qui agissent sur les caries

Et si d’autres composés alimentaires que les sucres pouvaient moduler le risque de caries ? Tel est l’angle d’analyse pris par une revue publiée dans le journal Oral Diseases, qui passe tour à tour au crible les données sur quelques substances présentes dans notre régime alimentaire.

Amidon transformé et saccharose : une combinaison à risque ?

Première substance étudiée : l’amidon, qui constitue près de 50 % des glucides que nous ingérons. Consommé sous forme hautement transformée, celui-ci pourrait s’avérer cariogène (voir brève à ce sujet), a fortiori quand il est associé à des sucres libres comme le saccharose.

La combinaison de ces deux types de glucides (par exemple dans certains produits transformés contenant des sucres ajoutés) conduirait en effet au développement d’une plaque dentaire plus dense et adhérente, au potentiel cariogène plus élevé.

Edulcorants intenses : peut-être pas si neutres

La revue s’arrête par ailleurs sur quelques édulcorants intenses (stévia, sucralose, saccharine…), largement utilisés comme substituts de sucres, en particulier dans les boissons. Testés in vitro sous leur forme vendue dans le commerce (c’est-à-dire non-purs, mais contenant des ingrédients de formulation comme les maltodextrines), ils conduisent à des niveaux de déminéralisation de l’émail moindres que le saccharose, mais non nuls toutefois.

Polyols : une réputation surfaite ?

Les polyols, édulcorants à faible valeur calorique (240 kcal/100 g pour le plus connu d’entre eux, le xylitol) largement utilisés dans la confection de chewing-gums, sont souvent considérés comme des agents anti-cariogènes.

Leur effet passerait par la stimulation du flux salivaire, l’augmentation du pH de la salive et de la plaque dentaire, ou encore la reminéralisation en cas de cariogenèse précoce. Malgré l’image positive dont ils bénéficient, les études à leur sujet restent encore peu probantes et insuffisantes, d’après les auteurs.

Polyphénols : les fruits et légumes, encore et toujours

Flavonoïdes, caroténoïdes, acides phénoliques… ce sont enfin les polyphénols contenus dans les fruits et légumes qui font l’objet d’un point. Ces familles de composés aux propriétés anti-oxydantes pourraient également exercer des effets anti-cariogènes.

Les mécanismes d’action impliqueraient l’inhibition de la croissance et du métabolisme des bactéries impliquées dans la formation des caries (e.g. Streptococcus mutans) et la réduction de la formation de plaque dentaire.

Toutefois, là encore, si les données in vitro ne manquent pas, aucune étude clinique démontrant un effet direct sur la diminution de l’incidence des caries n’est disponible.

Les brèves du sucre - Rubrique Nutrition - Numéro 77

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A retenir
  • Au-delà des sucres, d’autres composés de notre régime sont susceptibles de moduler le risque de caries.

  • Une revue de la littérature suggère que l’amidon transformé, en particulier quand il est associé au saccharose pourrait augmenter le risque de caries. Les édulcorants, moins cariogènes que le saccharose, ne seraient pas totalement neutres.

  • Les polyols et les polyphénols pourraient au contraire présenter des propriétés anti-cariogènes, bien que les preuves cliniques manquent.

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