Les guerres sucrières

Les guerres sucrières

Les guerres sucrières

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Au XVIIIème siècle, la maîtrise du commerce du sucre passe par la maîtrise des mers. Les conflits maritimes ont pour but de bloquer les ports, d’empêcher les échanges, et éventuellement de s’approprier les îles sucrières.

Guerre de succession d’Autriche

Lors de la Guerre de succession d’Autriche (1742-1748), France, Espagne et Angleterre s’opposent. Les belligérants tentent de s’emparer des bateaux qui assurent l’approvisionnement des îles ou le transport des produits tropicaux. Français et Espagnols perdent bon nombre de navires au profit des Anglais.

Guerre de sept ans

Dix ans plus tard, avec la Guerre de sept ans (1756-1763) Français et Anglais s’affrontent en Amérique du Nord, aux Antilles et en Inde. En 1762, la Martinique est prise par les Anglais et pour récupérer leurs biens, les Français n’hésiteront pas à abandonner en échange « les quelques arpents de neige » du Canada.

Guerre d’indépendance américaine

La Guerre d’indépendance américaine (1775-1783) où les Français se sont liés aux insurgés contre l’Angleterre provoque de nombreuses batailles navales : à Sainte-Lucie, à la Grenade, à la Martinique, à Saint- Christophe, à la Dominique et aux Saintes. L’Angleterre perd ses colonies d’Amérique sauf le Canada mais fait la preuve de sa supériorité navale. Les grands affrontements cessent dans les Caraïbes. Mais la France et l’Angleterre n’ont pas fini de s’affronter.

L’expédition d’Egypte

L’expédition d’Egypte menée par Napoléon en 1798 vise à empêcher l’expansion maritime de l’Angleterre en Méditerranée, avec un corollaire économique évident, et notamment la question de l’approvisionnement en sucre.

Depuis l’indépendance de l’Amérique, la France redoute en effet que des mouvements d’émancipation similaires n’atteignent les Antilles, et que celles-ci ne lui échappent. Les terres d’Egypte se prêtent bien à la culture de la canne : elles pourraient offrir une solution de substitution. Mais la défaite d’Aboukir en juillet 1799 met un terme définitif à cette ambition.

La paix d’Amiens conclue en 1802 entre la France et l‘Angleterre ne dure guère. Les hostilités reprennent en 1803. Napoléon se sert des Antilles pour tendre un piège à l’Angleterre. Il envoie une escadre dans les Îles pour faire croire à l’Angleterre que ses navires marchands vont être bloqués et qu’il va s’attaquer à ses possessions sucrières.

En fait, Napoléon aurait ainsi profité de la diversion pour livrer bataille ailleurs. Mais le stratagème ne fonctionnera pas. Pire, en 1808, la Martinique tombe aux mains des Anglais ainsi que la Guadeloupe en 1810. Les Anglais rendront les deux îles à la France après l’abdication de Napoléon en 1815.

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