Sucre, consommation et communication : gare aux excès !

Sucre, consommation et communication : gare aux excès !

Sucre, consommation et communication : gare aux excès !

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24 janvier 2018

Avec la sortie en salle du film « Sugarland » ce mercredi 24 janvier, de nombreux articles parlent de la consommation de sucre et de sa présence dans les aliments, avec parfois des raccourcis ou des erreurs. Vérification à l’image du Parisien « Le sucre, l’ennemi invisible ».

Sucre : « Alors que la consommation recommandée est de 50g/j maximum pour les femmes et 60g/j pour les hommes, nous en consommons le double »

Faux

Non, non et non ! C’est encore et toujours la même erreur qui est faite entre tous les sucres de l’alimentation et les sucres ajoutés :

  • 100g/j, c’est la consommation moyenne des Français pour l’ensemble des sucres apportés par nos aliments, contenant des sucres naturellement présents et des sucres ajoutés (source Anses, 2017)
  • 50 g/j (ou 10% des calories), c’est la recommandation de l’OMS qui porte sur les sucres « libres », à savoir les sucres ajoutés et les sucres des jus de fruits
  • En France, notre consommation moyenne en « sucres libres » est de 52g/j (Source LLuch et coll.,Nutrients 2017)

Sauf erreur, 52 g, ce n’est pas le double de 50 g.

Quelle quantité de SUCRE contiennent ces aliments ?

A Nuancer

Dans l’infographie, il y a certes des aliments sucrés qui contiennent du sucre ajouté, au sens du sucre en poudre extrait de la betterave ou de la canne à sucre : des céréales pour petit-déjeuner et de la poudre chocolatée. Pour quelques autres, voyons précisément ce qu’il en est :

  • Pain de mie : bon, la quantité en morceaux de sucre est indiquée pour 5 tranches, admettons !

Mais en pourcentage, le pain de mie contient environ 5% de sucres (dont 1% de sucre ajouté), à comparer avec le pain de mie sans sucres ajoutés (4% environ) et la baguette bien française (2,7% de sucres). Eh oui, il y a des sucres dans le pain ou la baguette, en l’occurrence du glucose qui est « libéré » de l’amidon de la farine pendant la cuisson.

  • Spaghetti : comme pour le pain, lorsque l’on cuit les pâtes, une faible partie de l’amidon du blé libère du glucose ; résultat : 0,7% de sucres (glucose).
  • Merguez, Jambon : vérification sur la table Ciqual, la teneur est de 1,6 % de sucres pour les merguez, 0,8% pour le jambon de Paris, c’est correct. En revanche, ce qui est ajouté n’est généralement pas du sucre de table mais plutôt du dextrose ou du sirop de glucose, précisément parce qu’ils sont moins « sucrants ».
  • Fromage blanc nature 0% : selon l’article, il serait « riche en sucres ». Pour rappel, le fromage blanc contient naturellement du lactose (le « sucre » du lait), 3,8% en moyenne (Table Anses/Ciqual). C’est normal et c’est naturel.

Bien entendu, gare aux excès. Pour y parvenir, la suggestion en fin d’article du Parisien de privilégier la consommation de produits bruts n’est pas idiote. En cuisinant, on maîtrise effectivement les proportions d’ingrédients utilisés. Mais il ne faut pas négliger les autres pistes : lecture des étiquettes, diversité dans les achats, éducation au goût, ajustement des portions en fonction de la personne et de sa faim, activité physique bien sûr, c’est un ensemble qui concourt au bien-être et à la santé.

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