Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

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14 septembre 2018

Très en vogue actuellement, les sites internet et applications d’évaluation des produits alimentaires apparaissent de plus en plus sur les écrans de nos smartphones : Open Food Facts, Yuka et bien d’autres. Ces applications sont même devenues des aides à l’achat pour certains consommateurs, grâce à leur outil phare, la classification des produits.  On vous explique leur spécificité dans ce billet, et notamment ce qu’elles disent et ne disent pas sur le(s) sucre(s).

Open Food Fact

Open Food Fact est une base de données sur les aliments, renseignée par des contributeurs volontaires, qui met à disposition des informations indiquées sur les emballages des produits. A partir de ces informations, la plateforme calcule la classification pour 2 scores :

Le Nutriscore [1]:

Elaboré par une équipe de recherche de l’INSERM, le Nutriscore a pour but d’évaluer globalement la qualité nutritionnelle des produits en les notant de A en vert (« aliments avec un bon profil nutritionnel ») à E en rouge (« aliments avec un profil nutritionnel moins favorable »). Ce logo est déjà disponible sur les emballages de certains produits alimentaires mais aussi sur les sites drive des distributeurs qui l’utilisent*.

Le score est le résultat :

– des points positifs attribués pour la présence dans le produit de : fibres, protéines et fruits et légumes ;

– et des points négatifs attribués selon la quantité : d’énergie, d’acides gras saturés, de sucres* et de sel.

Calculé pour 100g de produit fini, il ne tient pas compte de la taille de la portion consommée, celle-ci pouvant être inférieure à 100 g (par ex. un carré de chocolat) ou nettement supérieure (par ex. une canette de limonade ou un plat préparé individuel). Dans certains cas, pour les produits sur lesquels ne figurent pas les quantités de fruits ou légumes, Open Food Facts doit les estimer pour réaliser le calcul.

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

*Concernant le(s) sucre(s) ?

Les sucres pris en compte dans le calcul sont les sucres totaux indiqués dans le tableau des valeurs nutritionnelles figurant obligatoirement sur l’emballage. Ces sucres prennent donc en compte les sucres ajoutés mais aussi les sucres naturellement présents (dans les fruits ou le lait par exemple).

Par exemple : dans le détail d’un score A d’une compote sans sucres ajoutés[2], nous pouvons voir que les sucres apparaissent en orange, mais ce sont bien les sucres naturellement présents dans les pommes, car il n’y a pas de sucre ajouté dans la liste des ingrédients :

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

Bon à savoir : l’ « acide ascorbique » qui apparaît dans la liste des ingrédients de cette compote est le nom scientifique de la vitamine C !

Nova [3]

Un autre score est maintenant disponible sur Open Food Facts : il s’agit de la classification NOVA, proposée par des chercheurs brésiliens**. Mis en lumière de manière plus récemment que le Nutriscore, cette classification ne se base pas sur la qualité nutritionnelle de l’aliment mais sur son degré de transformation, noté de 1 à 4 :

– Groupe 1 : Aliments pas ou peu transformés (fruits, légumes, viande, lait…) ;

– Groupe 2 : Ingrédients culinaires, obtenus par des transformations simples des aliments bruts du groupe 1 (sel, sucre, huiles végétales, farine…) ;

– Groupe 3 : Aliments transformés : relativement simples, ils sont préparés à partir d’aliments bruts du groupe 1 et d’ingrédients du groupe 2 (pain, fromage, conserve de légumes, …) ;

– Groupe 4 : Produits alimentaires et boissons ultra-transformés : ce sont des produits réalisés à partir de cinq ingrédients ou plus, utilisant généralement des substances autres que des aliments bruts ou ingrédients culinaires : les additifs, tels que les conservateurs, arômes, stabilisants, colorants, exhausteurs de goût (chips, sodas, barres chocolatées, plats préparés…) ;

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

*Concernant le sucre ?

Le sucre fait partie des « ingrédients culinaires » car il est extrait de la betterave ou de la canne à sucre par des procédés d’extraction simples.

Yuka [4]

Une autre application a le vent en poupe : Yuka, proposée par 3 diplômés d’école de commerce. Utilisant les données mises à disposition sur Open Food Facts, Yuka propose un score un peu différent qui se base sur le Nutriscore mais pas uniquement.

D’un simple scan du code barre d’un produit, le consommateur peut avoir accès à différentes informations sur le produit : une note globale sur 100, les « défauts du produits » (additifs, les valeurs nutritionnelles jugées trop hautes, …), les « qualités du produit » et les « meilleures alternatives » (produits similaires mieux classés).

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

La note globale se décompose comme suit :

– 60 points pour la qualité nutritionnelle, évaluée par le Nutriscore ;

– 30 points pour la présence d’additifs et leur supposé niveau de nocivité ;

– 10 points pour le fait que le produit soit bio ou non.

Ce score se présente sous la forme de pastilles de couleurs allant du vert (excellent) au rouge (mauvais).

*Concernant le(s) sucre(s) ?

Une erreur est à signaler dans l’emploi du mot « sucre » dans les qualités ou défauts : ce sont bien les sucres totaux (sucres naturellement présents et sucres ajoutés) qui sont pris en compte, bien que le terme « sucre » du produit, au  singulier qui apparaît ici désigne uniquement le sucre blanc ou roux issu de la betterave sucrière ou de la canne à sucre.

Cette différence est importante car un produit sans sucres ajoutés peut se retrouver jugé comme « un peu trop sucré » par l’application, comme cet exemple de muesli aux fruits.

En résumé, ces applications sont des outils intéressants pour les consommateurs qui souhaitent en savoir plus sur les aliments. Ces systèmes permettent une lecture simple et rapide mais ils prennent en compte des critères parfois bien différents (qualité nutritionnelle, transformation des aliments, alimentation bio…). La preuve en images :

Applis nutritionnelles : ce qu’elles disent et ne disent pas

* Le système et le logo Nutriscore sont soutenus par les Ministères de la santé, de l’agriculture et de l’économie par arrêté du 31 octobre 2017

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