Une restriction en sucre est suivie d’une consommation ultérieure plus forte

Une restriction en sucre est suivie d’une consommation ultérieure plus forte

Comportement Alimentaire

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Les auteurs ont émis l’hypothèse que, de par les propriétés hédoniques du sucre et son impact sur le système de la récompense, une restriction en sucre pourrait entrainer un effet rebond ultérieur d’augmentation de la consommation de sucre, particulièrement chez les forts consommateurs.

L’objectif de cette étude était d’examiner l’effet d’une restriction en sucre sur la consommation future de sucre ad libitum chez des adolescents en surpoids et de savoir si la consommation habituelle de sucre et l’impulsivité influençaient l’effet de cette restriction sur la consommation subséquente.

Cette étude en essai croisé randomisé a été menée en laboratoire dans deux conditions isocaloriques : exposition au sucre (petit-déjeuner et déjeuner riches en sucres – 41g – et faibles en fibres) ou restriction de sucres (petit-déjeuner et déjeuner faibles en sucres – 7g – et riche en fibres).

Des adolescents en surpoids (n = 87) ont été exposés aux deux conditions lors de deux visites séparées. Une heure après le déjeuner, les participants ont eu accès ad libitum pendant 3 heures à un plateau de divers snacks sucrés ou non (fruits, crackers, cupcakes, barres chocolatées, sodas avec ou sans sucres…).

Les chercheurs ont mesuré la consommation de sucre pendant la période de snack à chaque visite. La consommation habituelle de sucre et l’impulsivité avaient été évaluées initialement.

Les participants ont consommé plus de sucre ad libitum pendant la période de snack suivant le régime de restriction de sucre que celui d’exposition au sucre (78,63 ± 38,84 g vs. 70,86 ± 37,73 g, P = 0,002). Aucune relation n’a été observée entre la consommation habituelle de sucre et la consommation mesurée ad libitum en laboratoire.

Une plus grande impulsivité chez les participants a par contre été associée à une plus grande consommation de sucre ad libitum dans les deux conditions (P < 0,05).

Ces résultats suggèrent que les adolescents en surpoids dont la consommation en sucre a été restreinte compensent en consommant de plus grandes quantités de sucre lorsqu’ils ont ensuite un accès libre.

Par ailleurs, indépendamment de la restriction ou non au sucre, le caractère impulsif des adolescents est associé à une plus grande consommation de sucre ad libitum. Ces conclusions sont à prendre en compte dans le cas de mise en place d’interventions alimentaires dans cette population.

Les brèves du sucre - Rubrique Nutrition - Numéro 69

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