Faut-il sucrer le goûter ?

Faut-il sucrer le goûter ?

Faut-il sucrer le goûter ?

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5 septembre 2019

Le Grand format du JT de TF1

de ce 4 septembre 2019, a fait un focus sur la consommation de sucre chez les enfants, laquelle se situe au-delà des recommandations internationales. Si nous sommes tout à fait d’accord avec l’objectif d’aider les enfants à manger moins de sucres, il est intéressant de revenir sur quelques chiffres.

« En un siècle, la consommation annuelle de sucre a explosé, elle est passée d’un kilo par personne à 35 kilos. »

Les 35 kg ne correspondent pas à la consommation réelle.

On en a déjà parlé de nombreuses fois, notamment ici en détail, la consommation de sucres libres (sucres ajoutés (dont sucre) + sucres des jus de fruits) est estimée plutôt à 19 Kg (53g/j précisément selon CREDOC, CCAF 2016). Le chiffre de 35 kilos correspond à une donnée de ventes (33 kg selon France Agrimer).

Précisons tout de même que, oui, depuis 1850, la consommation de sucre a franchement augmenté. On était, selon les sources, entre 3 et 5 kg/an/personne. Mais il ne faut pas dissocier ce fait du contexte historique. Pour rappel, en 1850, les calories alimentaires sont peu diversifiées, et le socle des repas est constitué de pain et de pommes de terre. C’est à cette période que la disette et la famine disparaissent peu à peu en France, et ce en lien avec les révolutions agricoles et industrielles. On assiste alors à une hausse de la consommation de l’ensemble des produits alimentaires de base : céréales, pommes de terre, légumineuses… et au début du XXe siècle, la consommation des autres aliments continue d’augmenter, en particulier celle des produits d’origine animale, mais aussi celle des légumes et des fruits, des huiles et du beurre, du sucre et du café.

« Dans l’Hexagone, trois enfants sur quatre mangent trop sucré. »

Vrai
Notamment chez les plus jeunes enfants.

Les chiffres délivrés par l’ANSES en Juin sont sans appel : les enfants les plus jeunes sont très majoritairement au-delà des seuils recommandés : 75% les dépassent chez les 4-7ans, 60% chez les 8-12 ans et 25% pour les 13-17 ans.

Rappelons qu’en l’absence de données sur les effets des consommations de sucres sur la santé des enfants, l’ANSES a transposé la limite d’apports en sucres fixée en 2017 pour les adultes à 100 g/j (sucres totaux hors lactose et galactose). Les seuils ainsi transposés sont de 60 g/j pour les 4-7 ans, 75 g/j, pour les 8-12 ans, 100 g/j pour les 13-17 ans. Et non 25g comme dit dans le reportage.

Pour réduire ces apports en sucres, l’agence a identifié 2 catégories alimentaires : boissons sucrées/jus de fruits et biscuits/gâteaux/pâtisseries. Fréquemment proposées au goûter, ils pourraient être substituées par des aliments moins riches en sucres (fruits frais, produits laitiers, fruits à coque).

De plus, elle précise que le goûter ne doit pas être perçu comme une nécessité, mais peut être proposé aux enfants en réponse à un réel signal de faim… ou suite à une activité physique comme c’est le cas pour les enfants du reportage.

Cultures Sucre soutient cet avis visant à de meilleures habitudes alimentaires pour la prévention de la santé. Nous encourageons le fait-maison qui permet de doser les quantités de sucre. Comme le souligne le chef pâtissier, certains desserts ont des fruits naturellement sucrés qui permettent de limiter l’ajout de sucres.

Cependant de notre point de vue, il reste toutefois agréable de pouvoir manger une compote de temps en temps plutôt qu’une pomme à chaque goûter. Au goût de chacun !

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