Le sucre vu par sciences et avenir : un article aigre-doux

Le sucre vu par sciences et avenir : un article aigre-doux

Le sucre vu par sciences et avenir : un article aigre-doux

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22 juillet 2019

Le sucre, ce poison au goût si doux ? Nooon, pas Sciences et Avenir !! La revue bien connue de vulgarisation scientifique a titré ainsi un court article sur le sucre dans son numéro de Juillet/août 2019, recherchant le choc des mots plus que de raison. C’est dommage car le contenu est beaucoup plus nuancé, avec cependant encore quelques erreurs.

« Le glucose, carburant de l’organisme »

Vrai
Mais attention à la confusion
entre glucose et sucre

Oui, le glucose est le « carburant » principal du cerveau, des muscles, de nos cellules. La revue S&A apporte dans cette expression la juste précision sur le glucose mais fait par ailleurs la confusion entre glucose et sucre à plusieurs reprises.

Rappelons ce que dit l’ANSES à ce propos (1) :

  • « l’utilisation du terme « sucres » pour qualifier l’ensemble des glucides est inappropriée et ne doit pas être utilisée, en particulier dans le cadre de la communication »
  • l’utilisation du terme « sucre dans le sang » pour qualifier la glycémie est également inappropriée et il ne faut utiliser que l’expression « glucose dans le sang » ou «glycémie»

Le sucre extrait de la canne ou de la betterave à sucre ou saccharose est constitué de glucose et de fructose ; ajouté aux aliments, il apporte un goût sucré, de l’énergie et de la texture mais il n’est pas strictement « indispensable » à l’organisme.

Le sucre ou saccharose représente environ 15 à 20 % des sources de glucose par rapport aux autres glucides ; 80 % du glucose apporté par l’alimentation est issu de la digestion des amidons du pain, des pâtes etc. et des sucres naturellement présents dans les fruits, légumes, produits laitiers.

Point positif, le magazine S&A dans son texte et ses infographies mentionne très clairement que ce sont bien les excès chroniques de consommation de glucose qui posent problème et dérèglent le métabolisme.

« La consommation atteint 100 g/j quand l’OMS en recommande au maximum 50 g »

La recommandation de l’OMS porte sur les sucres libres

Reconnaissons-le, la famille des sucres est très diverse. Mais la recommandation de l’OMS porte sur les sucres libres, à savoir l’ensemble des sucres ajoutés et des sucres apportés par les jus de fruits. Elle vise à limiter nos apports à moins de 10% des calories quotidiennes, soit environ 50 g/j de sucres libres pour un apport calorique de 2000 kcal/j.

Notre consommation moyenne en France est de 11 % ou 53 g/j de sucres libres (2). C’est loin des 100 g/j annoncés par S&A. Mais comme c’est une moyenne, cela signifie qu’une grande partie de la population est au-dessus et qu’une proportion significative est même très en excès d’apports en sucres.

Que représentent 10% de sucres libres ou environ 50 g dans une journée de consommation ? Voici 2 exemples, montrant qu’il est possible de rester dans les préconisations de l’OMS tout en se faisant plaisir, mais que les boissons (sodas et jus de fruits) apportent très vite une quantité importante de sucres.

Que représentent 50g de sucre ?

Infographie « Que représentent 50g de sucres libres ? »

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Nous rejoignons ainsi la conclusion de l’article de S&A, sans doute plus plate que le titre mais plus proche de la réalité de notre alimentation : le contexte de consommation est déterminant (effort physique ou grignotage par exemple) et « Tout est question de mesure ».

Sources
  • Anses (2016), rapport d’expertise collective, Recommandations d’apports en sucres

  • Enquête Credoc CCAF 2016

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