Sucre(s), recos et conso : comparons ce qui est comparable !

Sucre(s), recos et conso : comparons ce qui est comparable !

Sucre(s), recos et conso : comparons ce qui est comparable !

Partager l'article :

8 novembre 2018

Lorsque les médias parlent des recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en matière de sucres, les confusions sont fréquentes. Une petite mise au point s’impose !

Que dit l’OMS ?

Rappelons que ces recommandations concernent uniquement les apports en sucres libresqui regroupent les sucres ajoutés (sucre, sirop de glucose, miel, etc.) et les sucres naturellement présents dans les jus de fruits. L’OMS considère les sucres libres associés au risque de surpoids et de caries, mais utilise uniquement l’argument dentaire pour justifier son seuil de 10%.

Ainsi, la recommandation forte propose de ramener notre consommation de sucres libres à moins de 10 % des calories, soit 50 g/j pour un apport de 2000 kcal/j. On trouve parfois dans les médias les chiffres de 25 g/j ou de 5%, qui correspondent à une recommandation conditionnelle présentée « avec réserve », car reposant sur un faible niveau de preuve c’est-à-dire avec peu d’études disponibles et qui datent de la seconde guerre mondiale (Source : OMS [1]). 

Mais en France, quels sont nos apports en sucres ?

Les sucres libres représentent, selon l’enquête de consommation CREDOC de 2016 [2], un apport moyen de 11 % de l’apport énergétique chez les français, soit 53 g/j (Voir notre billet « Consommation de sucre en France : où en est-on ?»).

Alors, à quoi correspond la consommation à 100 g/j que les médias mettent souvent en avant ?

C’est également une donnée qui émane de l’enquête de consommation [3] et qui correspond à TOUS les sucres apportés par l’alimentation, c’est-à-dire aux sucres totaux, incluant les sucres naturellement présents dans les fruits et légumes, le lait…

Petit récapitulatif sur les différents sucres en image :

Sucre(s), recos et conso : comparons ce qui est comparable !

En moyenne, les Français sont proches de la recommandation. Mais il faut aussi regarder la distribution des apports en sucres libres au sein de la population : 4 adultes sur 10 dépassent le seuil de 10% [4], ce qui n’est pas rien ! Attention, c’est un seuil. Ce qui signifie que les sujets ayant des apports en sucres libres de 10,1% sont considérés comme mangeant « trop» de sucres tout comme ceux qui ont des apports élevés à 15% des calories ou plus.

100g, c’est aussi la recommandation portant sur les sucres hors lactose

Dans son rapport sur les sucres publié en janvier 2017 [5], l’ANSES, Agence française de sécurité alimentaire, a proposé une autre recommandation qui porte sur tous les sucres des aliments hors lactose, la fixant à moins de 100g/j ; les Français, toujours selon l’ANSES, ont des apports en moyenne de l’ordre de 80 g/j de sucres hors lactose et 20% de la population adulte dépasse cette limite. Cette proportion monte à 33% chez les jeunes adultes (18-34 ans), cible à surveiller selon l’ANSES.

Peu importe la recommandation que l’on regarde, ce qui compte est de comparer ce qui est comparable : dans le cadre de la recommandation de l’OMS, il faut analyser spécifiquement la consommation de sucres libres, et dans le cadre de la recommandation française, ce sont l’ensemble des sucres (sauf ceux provenant du lait) qui sont à inclure. Les chiffres parfois alarmants que l’on retrouve dans les médias (comme « les français consomment 4 fois trop de sucre »), proviennent justement de cette confusion de définitions (voir notre billet T’as le sucre coco).

Des points clés à retenir ?

  • La recommandation de l’OMS pour les sucres est de ne pas dépasser 10 % de nos calories ou 50 g/j sous forme de sucres libres (sucres ajoutés et sucres des jus de fruits)
  • Les Français consomment en moyenne 53 g/j de sucres libres (11% des calories)
  • 44% des adultes en France ont des apports en sucres supérieurs à 10 % des calories

Sur le même thème