L’American Heart Association publie ses nouvelles recommandations alimentaires

L’American Heart Association publie ses nouvelles recommandations alimentaires

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Février 2022

Quinze après leur précédente édition, les recommandations alimentaires de l’American Heart Association (AHA) pour la santé cardiovasculaire viennent d’être mises à jour.

Vers des régimes plus végétaux et moins transformés

Comme en 2006, ces recommandations s’articulent autour d’une dizaine de conseils à destination de la population (Tableau). Si nombre de ceux formulés en 2006 sont repris dans les recommandations de 2021 (veiller à l’équilibre de la balance énergétique, augmenter sa consommation de fruits et légumes, privilégier les produits céréaliers complets, limiter les aliments et boissons contenant des sucres ajoutés, limiter le sel ajouté…), on peut noter quelques nouveautés. À commencer par une nouvelle recommandation invitant à privilégier les aliments peu transformés et à limiter les aliments ultra-transformés. Autre changement notable en ce qui concerne les aliments protéiques : les protéines végétales (issues des légumineuses et fruits à coque) ont détrôné les poissons et les viandes maigres à la première place des sources protéiques recommandées. Les viandes (rouges ou blanches) sont désormais présentées comme des aliments optionnels pour lesquels, en cas de souhait de consommation, les morceaux maigres doivent être privilégiés. Enfin, on observe un changement dans la formulation même des recommandations, qui se veulent plus accessibles et concrètes : exit les messages liés aux nutriments (ex : « Limitez vos apports en acides gras saturés »), remplacés par des conseils portant  sur des aliments (ex : privilégier les produits laitiers écrémés, limiter les graisses animales et les huiles végétales d’origine tropicale comme l’huile de palme ou de coco, etc).

Des bénéfices collatéraux

Au-delà de leurs bénéfices cardiovasculaires, les régimes recommandés par l’AHA (qu’il s’agisse du régime méditerranéen, du régime dit ‘Healthy US-style ou encore du régime végétarien) présentent d’autres avantages. De tels régimes participent notamment à une meilleure couverture des besoins nutritionnels en de nombreux nutriments (vitamines, minéraux), en particulier grâce à leur richesse en fruits et légumes. Ils s’avèrent également bénéfiques pour prévenir ou prendre en charge d’autres maladies chroniques pesant sur la santé des populations occidentales, telles que le diabète de type 2, l’insuffisance rénale ou le déclin cognitif. En outre, ces régimes se démarquent par leur empreinte environnementale réduite et concourent ainsi à l’effort planétaire nécessaire en matière de durabilité de l’alimentation.

Une responsabilité sociétale avant tout

Enfin, l’avis de l’AHA dédie un chapitre entier de son avis aux freins sociétaux limitant l’adhésion individuelle aux recommandations de santé, en particulier pour les populations défavorisées. Elle pointe notamment les stratégies de marketing promouvant les aliments défavorables à la santé et ciblant tout particulièrement ces populations, mais aussi l’environnement de vie de ces dernières (ségrégation résidentielle), limitant leur accès à une offre alimentaire de qualité (peu de supermarchés, de moyens de transport, etc.). Ainsi, créer un environnement facilitant l’adhésion aux recommandations de santé pour tous les individus, est considéré comme une priorité de santé publique.

A retenir
  • Fin 2021, l’American Heart Association a mis à jour ses recommandations alimentaires pour améliorer la santé cardiovasculaire.

  • Les régimes riches en fruits et légumes, en légumineuses riches en protéines et en produits céréaliers complets, contenant peu d’aliments transformés sont recommandés.

  • Des politiques publiques sont nécessaires pour créer un environnement favorable à l’atteinte de ces recommandations, pour toutes les populations, quel que soit leur statut socio-économique.

Sources
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