Jeûne intermittent et perte de poids : une revue pour démêler le vrai du faux

Jeûne intermittent et perte de poids

Une revue pour démêler le vrai du faux

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Septembre 2021

Le jeûne intermittent (qui peut prendre plusieurs formes, voir l’article Jeûne intermittent : l’importance de respecter l’horloge biologique) fait l’objet d’un intérêt grandissant en tant que méthode de perte de poids alternative à la restriction calorique, en particulier en cas d’obésité. Toutefois, il fait naître des débats houleux entre ses défenseurs et ses détracteurs en raison des effets favorables ou défavorables qui lui sont attribués. Or, les allégations relayées à son sujet ne sont pas toutes soutenues par des preuves scientifiques solides. D’où cette initiative de deux chercheurs de faire le point sur les connaissances actuelles afin de démêler l’avéré du non fondé (voir tableau ci-dessous). Ils publient ainsi une revue critique de la littérature sur laquelle les professionnels de santé pourront s’appuyer pour guider leurs patients, et qui pointe aussi les questions scientifiques encore non résolues et méritant de futurs travaux.

Pas de supériorité par rapport à la restriction calorique

La conclusion principale des auteurs est la suivante : non, le jeûne intermittent ne conduit pas à une perte de poids supérieure à celle obtenue avec une restriction calorique quotidienne. S’il a l’avantage d’éviter tout comptage des calories et de ne pointer du doigt aucun aliment, le jeûne intermittent peut s’avérer difficile à suivre à moyen et long terme, comme en témoignent les taux d’abandon plus élevés et le rapprochement progressif vers un régime standard observés dans certaines études. Les mécanismes évoqués pour défendre sa supériorité sont eux aussi battus en brèche, qu’il s’agisse de l’hypothèse de la réduction de la sécrétion d’insuline ou de celle de l’augmentation des corps cétoniques (faible chez l’Homme, et peu susceptible de produire des effets cliniquement significatifs). Bien qu’il ne s’avère pas plus efficace que la restriction calorique, le jeûne intermittent ne semble toutefois pas présenter de risque majeur pour ses pratiquants. Enfin, parmi les questions non tranchées, reste à savoir si le jeûne intermittent produit des effets métaboliques favorables per se, indépendants de ceux consécutifs à la perte de poids, par exemple sur la sensibilité à l’insuline.

Tableau : le point sur les vertus et les risques attribués au jeûne intermittent

Voir tous les articles du numéro spécial Chrononutrition

A retenir
  • Le jeûne intermittent, qui peut prendre plusieurs formes, fait partie des méthodes de plus en plus utilisées par les personnes souhaitant perdre du poids.

  • Malgré les allégations parfois relayées à son sujet, la revue conclut qu’il n’est pas plus efficace que les régimes basés sur la restriction calorique.

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