Boissons sucrées et cancers : les conclusions d’une revue systématique

Boissons sucrées et cancers : les conclusions d’une revue systématique

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Les liens entre la consommation de boissons sucrées et la survenue de cancers ont fait l’objet de nombreuses études épidémiologiques, avec des résultats parfois divergents. Des chercheurs ont ainsi analysé les données de la littérature en distinguant les différents types de boissons – boissons contenant des sucres ajoutés (BSA), boissons édulcorées ou jus de fruits [1] – et les différents types de cancers.

Des risques accrus de cancer du sein et de la prostate

64 études (de cohorte ou cas-témoin) ont été jugées pertinentes, et une méta-analyse incluant 27 d’entre elles a permis de d’estimer des niveaux de risque ; à noter toutefois, seulement 3 à 6 études ont pu être combinées pour estimer chacune des associations entre un type de boisson et un cancer. Les résultats incriminent les boissons sucrées, et notamment les BSA, vis-à-vis de deux cancers essentiellement. Ainsi, les personnes consommant le plus de BSA [2] avaient un risque de cancer du sein accru de 14 % par rapport aux plus faibles consommateurs. Ce sur-risque ne semblait pas concerner le cancer du sein post-ménopause.

Le risque de cancer de la prostate était lui-aussi significativement plus élevé chez les plus gros consommateurs de boissons sucrées (+ 18 % pour les BSA et + 3 % pour les jus de fruits). Une association positive proche de la significativité était par ailleurs observée avec les BSA (+ 18 %) pour le cancer colorectal.

Aucune association n’était mise en évidence avec les autres types de cancers (œsophage, estomac, pancréas, …), toutefois le faible nombre d’études et leur forte hétérogénéité ne permettent pas de conclure sur ces relations.  Ces résultats vont dans le sens des conclusions des centres internationaux de recherche sur le cancer (WCRF/AICR), qui recommandent de limiter la consommation de boissons sucrées pour prévenir la survenue de cancers. Cependant, cette étude ne permet pas d’établir le niveau de consommation « élevé » à partir duquel les risques de cancer du sein ou de la prostate étaient augmentés.



[1] Définition variable selon les études, pouvant inclure les nectars.
[2] La définition des « forte » et « faible » consommations variait selon les études ; de même que l’ajustement sur l’apport énergétique des sujets.

A retenir
  • D’après une méta-analyse, une forte consommation de boissons contenant des sucres ajoutés est associée à un risque accru de cancer du sein et de la prostate ; les jus de fruits sont quant à eux associés à un risque légèrement accru de cancer de la prostate.

  • Toutefois, l’étude ne permet pas de définir les forts niveaux de consommation associés à ces risques.

Sources
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