Choix alimentaires : agir sur les préférences plutôt que d’inciter à l’éviction ?

Choix alimentaires : agir sur les préférences plutôt que d’inciter à l’éviction ?

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Selon certains chercheurs, nos choix alimentaires seraient conditionnés par un comportement implicite et automatique nous incitant à nous approcher des aliments souhaités, appelé « biais d’approche ». Des questions se posent toutefois sur ce concept et notamment sur l’influence de l’état de satiété, du contenu calorique des aliments ou des préférences alimentaires sur ce biais.

Le test d’approche/évitement comme outil d’analyse

Pour répondre à ces questions, des chercheurs ont exposé 60 étudiantes à des images d’aliments riches ou pauvres en calories, qu’elles devaient choisir d’ajouter ou non à un panier virtuel (tâche d’approche/évitement) dans deux conditions expérimentales : à jeun depuis 15 h ou en état de satiété. Le temps (plus ou moins court) mis pour réaliser ce choix permettait de quantifier le biais d’approche. La faim, l’envie irrépressible de manger (« craving »), l’appétence et le désir de consommer les aliments proposés étaient aussi renseignés.

Contrairement à l’hypothèse des auteurs, les expérimentations montrent que le processus de choix n’est ni influencé par le contenu calorique des aliments ni par l’état de jeûne/satiété des sujets. En revanche, il est orienté par les préférences alimentaires des individus pour certains aliments, par le désir de les consommer et par l’appétence subjective qu’ils provoquent. Concrètement, les aliments appréciés font l’objet d’une sélection plus rapide par rapport aux aliments moins appréciés, tandis qu’on n’observe pas de différence dans la vitesse d’éviction. Ces données suggèrent que pour diminuer les choix alimentaires défavorables, il faudrait agir sur le biais d’approche et pour cela cibler les préférences alimentaires individuelles plutôt que de renforcer les stratégies d’éviction.

A retenir
  • Les choix alimentaires implicites (résultant du biais d’approche) ne sont pas influencés par le contenu calorique des aliments ni par le niveau de faim des individus ;

  • Ils sont en revanche influencés par les préférences alimentaires individuelles.

Sources
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