Régimes Low-carb versus Low-fat : quels effets sur la perte de poids et les lipides sanguins ?

Régimes Low-carb versus Low-fat

Quels effets sur la perte de poids et les lipides sanguins ?

Contrôle du poids

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Entre les régimes pauvres en glucides (« Low-carb ») qui connaissent une popularité grandissante et les régimes pauvres en lipides (« Low-fat ») qui ont longtemps été recommandés par certaines instances de santé, le débat demeure : quel type de régime se révèle le plus efficace sur la perte de poids ? Quelle que soit la réponse, les modifications importantes d’apports en macronutriments liées à ces régimes interrogent aussi quant à leurs effets sur le profil lipidique sanguin (cholestérol total, LDL, HDL et triglycérides), associé à la santé cardiovasculaire.

Une méta-analyse pour éclairer le débat

Une méta-analyse réunissant 38 essais randomisés contrôlés comparant les deux types de régimes s’est penchée sur ces questions. Les régimes pauvres en glucides étaient définis comme ceux contenant moins de 40 % de glucides, et les régimes pauvres en lipides moins de 30 % de lipides. La durée des études allait de 1 à 24 mois et la moitié d’entre elles imposait une restriction calorique aux sujets. La méta-analyse rassemblait in fine près de 6 500 adultes, de 33 à 58 ans et d’IMC compris entre 22 et 43,6 kg/m² (fourchettes des valeurs moyennes rapportées dans les différentes études).

Des bénéfices sur le poids contrebalancés par la hausse du cholestérol

Si les deux types de régimes ne se distinguaient pas l’un de l’autre sur les 6 premiers mois, les régimes pauvres en glucides s’avéraient plus efficaces entre 6 et 12 mois, conduisant à une perte de poids supérieure de 1,30 kg par rapport aux régimes pauvres en lipides. Ils entraînaient en outre, sur toute la première année de régime, une augmentation plus importante du cholestérol HDL et une réduction plus élevée des triglycérides. Ces modifications favorables étaient toutefois contrebalancées par des élévations plus importantes de la cholestérolémie totale et LDL en cas de régime pauvre en glucides ; des tendances déjà observées dans de précédentes méta-analyses. 

Aucune différence au-delà de 12 mois ?

À noter, au-delà de 12 mois, plus aucune différence n’était observée entre les deux types de régime (ni sur le poids ni sur les paramètres lipidiques sanguins), mais cela pourrait être lié au faible nombre d’études disponibles (deux seulement) sur cette période ainsi qu’aux abandons d’étude et à la moindre adhésion des sujets compte tenu de la difficulté à suivre des régimes pauvres en glucides ou lipides sur le long terme. Ainsi, les bénéfices supplémentaires des régimes pauvres en glucides sur la perte de poids à court/moyen terme (≤ 12 mois) devraient être pesés au regard des effets néfastes qu’ils sont susceptibles d’entraîner sur le cholestérol total et LDL, ce dernier paramètre constituant notamment l’un des marqueurs prédictifs les plus importants du risque cardiovasculaire.

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A retenir
  • D’après une méta-analyse sur 38 essais randomisés, après 6 à 12 mois de suivi, les régimes pauvres en glucides conduisent à une perte de poids plus importante (+ 1,30 kg perdu) que les régimes pauvres en lipides.

  • Toutefois, ils entraînent aussi une hausse du cholestérol total et LDL, questionnant leur effet global sur la santé cardiovasculaire.

  • L’absence de différence (sur le poids et les paramètres lipidiques sanguins) entre les deux types de régime au-delà de 12 mois interroge quant à elle sur leurs effets à long terme.

Sources
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