La consommation d’aliments ultra-transformés, facteur de risque de surpoids et d’obésité ?

La consommation d’aliments ultra-transformés :

Facteur de risque de surpoids et d’obésité ?

Contrôle du poids

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Après avoir mis en évidence des associations entre la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) et des risques plus élevés de cancers [1], mortalité [2] et de diabète [3], les chercheurs travaillant sur la cohorte NutriNet-Santé ont exploré la relation entre la consommation de ces aliments et l’évolution pondérale.

Focus sur les Nutrinautes sans obésité

L’étude incluait 110 260 Nutrinautes (inscrits entre 2009 et 2019) ayant déclaré leurs consommations alimentaires grâce à des rappels de 24 h. Les aliments déclarés étaient classés dans l’une des 4 catégories de la classification NOVA (aliments non transformés, peu transformés, transformés, ou ultra-transformés [4]) et le poids des sujets était renseigné tous les 6 mois.

Un gain d’IMC plus important avec la consommation d’AUT

Avec le temps, un gain d’indice de masse corporelle (IMC) était noté chez l’ensemble des sujets ; cependant, il était plus important chez ceux des quartiles 2 (consommation médiane d’aliments sous forme d’AUT : 13,2 %), 3 (18,7 %) et 4 (32,4 %) par rapport à ceux du quartile 1 (n’en consommant que 7,5 %).

Évolution de l’indice de masse corporelle (IMC) dans le temps selon les quatre quartiles
de proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation (n = 110 260 sujets)

Si bien qu’après 4 ans de suivi, chez les sujets qui consommaient le plus d’AUT, le risque de passer d’un poids normal à un surpoids était augmenté de 26 % et le risque de passer d’un surpoids à une obésité était accru de 15 %. Ces associations restaient significatives après ajustements sur de multiples facteurs socio-économiques et de style de vie, ainsi que sur l’apport énergétique et la qualité nutritionnelle de l’alimentation (apports en sel, sucres, graisses saturées, fibres, fruits et légumes, boissons sucrées…).

Dans une analyse complémentaire séparant les différents groupes alimentaires, les boissons, produits laitiers, matières grasses/sauces, féculents, céréales de petit-déjeuner, viandes/poissons/œufs consommés sous forme ultra-transformée ressortaient tous comme individuellement associés aux risques de surpoids et/ou d’obésité, tandis qu’aucune association n’était notée lorsque ces mêmes aliments (hormis la viande) n’étaient pas ultra-transformés. Une association inverse était même rapportée entre ces produits peu ou non transformés et le risque de surpoids.

En guise d’explications aux associations observées, les auteurs ajoutent l’influence de la matrice des aliments, modifiée par l’ultra-transformation, ainsi que celle des additifs et des contaminants des emballages à la mauvaise qualité nutritionnelle des AUT. 


[1] Voir notre brève à ce sujet : Les aliments « ultra-transformés », à l’origine d’un sur-risque de cancer ?
[2] Voir notre brève à ce sujet : Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de mortalité
[3] Voir notre brève à ce sujet : Aliments ultra-transformés et diabète de type 2 : résultats de la cohorte Nutrinet
[4] Description détaillée ces différents groupes NOVA dans : Monteiro CA et al. Ultra-processed foods: what they are and how to identify them. Public Health Nutr. 2019

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A retenir
  • La consommation d’aliments ultra-transformés est associée à un gain de poids plus important et à des risques plus élevés de surpoids et d’obésité, tandis que ces mêmes aliments ne sont pas associés à des risques plus élevés quand ils ne sont pas sous forme ultra-transformée ;

  • La modification de la matrice, la présence d’additifs, ou la contamination de l’aliment par le matériau d’emballage font partie des facteurs supposés responsable de ces associations, en plus de la moins bonne qualité nutritionnelle de ces produits.

Sources
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