Index et charge glycémiques et prévention de la sante cardio-métabolique

Index / charge glycémiques et prévention de la santé cardio-métabolique

Diabète

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Passé l’enthousiasme des débuts il y a 40 ans pour aider les patients diabétiques à réguler leur glycémie, l’index glycémique (IG) a depuis fait l’objet de nombreuses études testant son association avec différentes maladies. L’IG, qui rend compte de l’élévation de la glycémie suite à la consommation d’un aliment par rapport à un aliment de référence (solution de glucose ou pain blanc) contenant la même quantité de glucides, a été rejoint par un autre indice, la charge glycémique (CG), qui prend en considération la quantité de glucides apportée . Une revue a examiné la relation entre IG/CG et différentes maladies ou facteurs de risque cardio-métaboliques chez l’homme à court terme (par exemple sur la satiété) et à long terme (en étudiant le poids, les maladies cardiovasculaires et l’incidence du diabète de type 2). Soixante-treize articles ont été retenus de nature différente, essais randomisés et contrôlés et études observationnelles.

IG/CG, satiété et prise de poids : peu d’éléments

Les études randomisées contrôlées disponibles ne mettent pas en évidence d’effet à court terme (d’une prise alimentaire) de l’IG sur la satiété. Pour l’effet de la satiété à long terme (sur plusieurs jours ou mois) les résultats sont plus partagés, mais les études mesurant directement l’état de satiété via la ghréline ne montrent en général pas d’association. En outre, un effet sur la satiété pourrait se traduire par une modification de l’apport énergétique. Or aucune relation ne ressort dans les études épidémiologiques entre IG et apport énergétique.

Côté prise de poids, on dispose d’études d’observation transversales et d’études d’intervention. Quel que soit le design des études, elles rapportent soit aucune association, soit une association positive entre IG/CG et le poids corporel ou son évolution. Les études d’intervention les plus robustes ne montreraient pas d’effet supplémentaire d’un faible IG sur la perte de poids en cas de restriction calorique

Troubles cardio-métaboliques : des résultats hétérogènes

Enfin, qu’il s’agisse de facteurs de risque marquant une dérégulation de l’homéostasie glucidique (insulino-résistance…) ou du métabolisme lipidique (cholestérol LDL augmenté..), ou d’une mesure des maladies en découlant sur le long terme (diabète de type 2 et maladies cardiovasculaires), les auteurs concluent à des relations inconstantes observées dans les études : des augmentations de risques sont parfois mises en évidence quand l’IG ou la CG augmente ; toutefois, d’autres études ne mettent pas en évidence d’associations significatives. De plus, quand des relations sont observées, elles s’avèrent souvent modifiées ou annulées lors d’ajustements sur les apports en fibres ou en glucides totaux dans le régime, suggérant une implication de ces autres facteurs nutritionnels dans les relations rapportées.

In fine, malgré ce point à date complet sur les données disponibles dans la littérature, il semble que les associations entre IG/CG et risques cardio-métaboliques restent encore trop peu comprises pour en extraire des conclusions consensuelles et opérationnelles. En outre, ces indices restent obscurs pour la population générale, ce qui limite leur intégration dans des recommandations nutritionnelles. Les auteurs rappellent la grande variabilité inter et intra -individuelle de l’IG et qu’il ne rend compte que d’une partie des dimensions nutritionnelles des aliments : un aliment de faible IG peut présenter un profil nutritionnel défavorable, et inversement, des aliments d’IG élevé peuvent avoir d’autres avantages, comme un effet satiétogène important.

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Brèves nutrition n°81

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A retenir
  • L’Index glycémique et la charge glycémique ont fait l’objet de nombreuses études testant leur association avec différents troubles cardio-métaboliques comme le surpoids/l’obésité, l’insulino-résistance, l’hypercholestérolémie, le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires.

  • Les études parues au cours de la dernière décennie ne permettent pas de considérer l’IG/ CG comme des marqueurs prédictifs de ces troubles, et n’en font pas des candidats intéressants pour appuyer les recommandations nutritionnelles.

Sources
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