Nutrinet : une relation inverse entre surpoids et alimentation durable

Nutrinet : une relation inverse entre surpoids et alimentation durable

Alimentation durable et perte de poids

Contrôle du poids

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Et si adopter une alimentation durable évitait aussi de prendre du poids ? C’est ce que suggèrent les résultats obtenus sur un échantillon de l’étude française Nutrinet, soit plus de 15 000 participants.

La durabilité de l’alimentation, une notion multi-critères

La définition rigoureuse d’un score de durabilité du régime des participants fait partie des points d’intérêt majeurs de l’étude. Pour cela, les chercheurs ont utilisé la définition donnée par la FAO qui inclut 7 indicateurs, regroupés en 4 sous-scores : 1) le sous-score nutritionnel intègre deux indicateurs, à savoir la différence entre les besoins et les apports énergétiques et un marqueur d’adéquation aux valeurs nutritionnelles de référence (PANDiet) ; 2) le sous-score environnemental agrège l’occupation des terres, les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d’énergie primaire nécessaires pour produire les aliments ainsi que la part d’aliments bio dans le régime ; 3) le sous-score économique repose sur un seul indicateur, la part du revenu consacrée à l’alimentation ; 4) enfin, un sous-score reflète le mode de consommation en intégrant un indicateur des lieux d’approvisionnement (vente directe, magasins de producteurs… versus supermarchés) et un indicateur mesurant le recours aux produits prêts à consommer.

Ces différents indicateurs ont permis de calculer un Score global de Durabilité du Régime (SDR) pour chacun des participants. Les sujets ont été répartis en cinq groupes (quintiles Q1 à Q5) selon leur SDR.

Le reflet de nos consommations alimentaires

Les résultats ont d’abord mis en évidence un apport énergétique supérieur chez les sujets présentant les plus faibles scores de durabilité du régime (Q1), la construction du score prenant en compte l’adéquation des apports énergétiques aux besoins.

Et à l’inverse, plus les participants avaient un « régime durable » (SDR élevé), plus leurs consommations de viandes, produits laitiers, fromages, plats composés, produits gras et sucrés et sodas étaient faibles, et leurs consommations de céréales complètes, fruits et légumes, soja, légumineuses et fruits à coque étaient élevées.

Le risque de surpoids diminue quand la durabilité du régime augmente

Les chercheurs se sont aussi intéressés à l’évolution du poids des sujets et au risque de développer un surpoids ou une obésité au cours du suivi (d’une durée moyenne de 3 ans environ) en fonction du score initial de durabilité du régime. Résultat ? Chez les sujets présentant les plus faibles SDR (Q1), une prise de poids faible mais significative d’environ 160 g/an était enregistrée tandis que le poids restait stable dans les autres groupes. En outre, le risque d’obésité était multiplié par 4 et le risque de surpoids par 1,5 chez les sujets présentant les plus faibles SDR (Q1) par rapport aux sujets présentant les SDR les plus élevés (Q5) après ajustements.

Au-delà de l’équilibre énergétique, quels indicateurs sont associés à une moindre prise de poids ?  

L’analyse des différents sous-scores a montré une diminution du risque de surpoids et d’obésité avec les sous-scores de durabilité nutritionnels et environnementaux du régime ; et, pour l’obésité avec le mode de consommation. Cependant ces résultats étaient atténués après ajustement sur les autres sous-scores.

Les auteurs suggèrent qu’au-delà du seul équilibre énergétique, la consommation de produits bio (via leur potentiel meilleur profil nutritionnel et/ou une moindre exposition aux pesticides) et la moindre exposition aux additifs et sucres ajoutés provenant des snacks et boissons sucrées (par la consommation d’aliments « faits maison ») pourraient contribuer à limiter la prise de poids, bien que ces hypothèses restent à confirmer.

breves-nutrition-78

Brèves nutrition n°78

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A retenir
  • Dans la cohorte Nutrinet, quand le score de durabilité de l’alimentation augmente, l’apport énergétique des participants diminue ; de même que leurs consommations de viandes, produits laitiers, fromages, plats composés, produits gras et sucrés et sodas.

  • Dans cette cohorte spécifique, le risque de développer surpoids ou obésité est augmenté chez les sujets présentant l’alimentation la moins durable par rapport à la plus durable.

Sources
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